ResMusica - en ligne - juin 2014

Dans Ombra della mente (« Ombre de la pensée »), Pierre Jodlowski emprunte à la poétesse italienne Alda Merini des extraits de Après tout de même toi et Délire Amoureux pour concevoir une action sonore où la lumière et l’électronique sont des composantes dramaturgiques importantes. La chanteuse/actrice – Françoise Kubler immense – incarne, à travers des grains de voix très expressifs, l’extravagance et la démence de cette femme à laquelle s’associe la clarinette basse – Armand Angster explosif – quand elle passe de la voix parlée à la voix chantée. Des zones de bruit provenant des frottements compulsifs des deux partenaires assis à leur table et les interventions électroniques, assurées par le compositeur, génèrent des moments de saturation de l’espace très sensibles qui traduisent au mieux – même si l’on ne percevait pas tout le sens du texte – « cette force obscure qui empêche le déroulement normal des choses ».

Michèle Tosi

Reprise d'Omba della Mente, dans le cadre du festival Manifeste à Paris