Cette pièce est la première du cycle RESPIRE / MANGE / DORT, un ensemble de composition audiovisuelles qui interrogent la place du corps dans notre monde. Corps devenu social, contraint, avec ses rituels, ses formes obligées, ses normes. Notre société occidentale, uniformisée, milite pour le culte d’un corps sain, parfait, sans maladie, sans porosité. Une société qui en voulant imposer partout son air pur, s’étouffe dans ses contradiction et la censure.
Ce projet, réalisé avec le plasticien David Coste, se divise en 2 grandes sections ; la première se focalise sur la respiration elle-même, sur le mouvement du ventre qui devient l’objet d’une mécanique implacable entraînant le champ musical dans un balancement chronique. La deuxième est une danse-transe : nous avons ici filmé des danseurs en leur proposant l’imaginaire suivant :
« je suis dans une boite de nuit ; je me mets à danser, persuadé qu’il s’agit d’une situation collective. Alors que la musique envahit l’espace je me rends compte de mon extrême solitude… ». De cette contrainte narrative, chaque danseur nous a donné sa propre version, parfois une trajectoire explosive ou au contraire, un renfermement intime, un engloutissement.
Au final, les corps sont assemblés et démultipliés dans l’espace de la vidéo, un espace, blanc, épuré, vidé, où les corps se laissent emporter par le long crescendo répétitif.