Dissonance - en ligne - sept. 2015

Compte-rendu du festival Les Amplitudes par Jérémie Wenger (extraits)

Des compositeurs de cette tranche d’âge (né en 1971) auxquels on peut s’intéresser en Europe aujourd’hui, Pierre Jodlowski est certainement un bon exemple de ce qu’on pourrait appeler une ‘voie nomade’ dans la musique savante européenne : décentrée, multiforme et multilingue, plaçant des médias extramusicaux, dont le cinéma et la vidéo, au cœur de son geste artistique, ne craignant ni les collaborations sur scène ni les improvisations, sortant régulièrement des sentiers battus de la salle de concert classique, et s’épanouissant dans les nouveaux espaces de l’électroacoustique, son œuvre se veut résolument hybride et baroque, dans ses moyens et ses formes.

L’intérêt du compositeur pour les sons trouvés, héritage de la musique concrète, et le travail empiriste à partir de matériaux extraits de la vie et du monde, sur lequel un travail d’assemblage, de découpage, de collage, est ensuite appliqué, est ici poursuivi aux limites de la « musique » au sens traditionnel, et nombre d’habitués des galeries contemporaines n’hésiteraient pas à penser cette installation d’abord comme une œuvre d’art plutôt que comme une pièce de musique.

Au cœur de ce concert, Ombra della mente (2013), sur des textes de la poétesse italienne Alda Merini, en était la culmination. Les atmosphères se succèdent, où l’angoisse la plus tendue alterne avec la grâce et à la douceur, et ce toujours de manière raffinée, même lorsqu’on atteint l’hypnose la plus extrême.

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Compte-rendu du festival "Les Amplitudes 2015"